Noé, l'homme juste







Dans ce monde de violence que Dieu s'apprête à détruire, Noé représente l'homme juste qui s'en remet à la Parole de Yahvé. Par lui se continue la création et retentit la promesse d'une alliance éternelle : «il n'y aura plus jamais de déluge». L'arc-en-ciel est le signe lumineux de la paix retrouvée : Dieu suspend son arc dans le ciel. Cette alliance sera reconduite avec Abraham puis Moïse et le mot tevah qui désigne ici l'arche sera repris pour évoquer le couffin dans lequel Moïse sera sauvé des eaux.
Noé entrant dans l'arche
Quelque temps après la Création, Dieu constate que la méchanceté de l'homme se multiplie sur terre. Affligé d'avoir créé de tels êtres, il prend une résolution radicale : «J'effacerai de la surface du sol l'homme que j'ai créé, homme, bestiaux, petites bêtes et même les oiseaux du ciel, car je me repens de les avoir faits». Toutefois, Noé trouve grâce à ses yeux et se voit confier la mission de sélectionner les meilleures des bêtes de chaque espèce afin qu'elles survivent à l'éradication suprême, qui prendra la forme d'un déluge.
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Noé sacrifiant à Dieu après le Déluge
Le déluge dure quarante jours durant lesquels Noé, sa famille, et les animaux choisis, sont réfugiés dans une arche construite par le patriarche. Ils finissent par regagner la terre. Quelques semaines plus tard, le sol vient à s'assécher. Noé élève alors un autel sur lequel il sacrifie des animaux purs pour honorer son dieu. Ce dernier prend alors la décision suivante : «Je ne maudirai plus jamais le sol à cause de l’homme. Certes, le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse, mais plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait.»
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Noé cultivant sa vigne ; ivresse de Noé
En hébreu le nom de Noé tire son origine de nuh, « repos, apaisement. » Noé ramène les hommes au respect de leur environnement. Il est, selon la tradition juive, l'inventeur des outils agricoles. On lui devrait la première vigne et l'invention du vin. Si la bible souligne l'intégrité de Noé face à la déchéance extrême de ses contemporains, elle montre aussi Noé cédant à ses pulsion en s'enivrant et en se livrant à la débauche. Il symbolise pour la tradition juive les effets nocifs d'une consommation sans modération du vin.
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Noé et Dieu
Le Nouveau Testament fait de Noé un « prédicateur de justice » (Pierre 2, 5) et un modèle de foi : « par la foi, Noé, divinement averti de ce qui n’était pas encore visible, saisi d’une crainte religieuse, construisit une arche pour sauver sa famille. Par la foi, il condamna le monde et il devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi. » (Épître aux Hébreux, 11,7). Pour la tradition chrétienne, l’épisode du Déluge annonce le baptême car l’humanité comme l’homme lors du baptême, est « sauvée par les eaux ».
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Noé sortant de l’Arche
Le Déluge marque dans la Bible, après le cataclysme, un nouveau départ pour l'humanité. Noé sort de l'Arche avec sa famille, dont ses trois fils Sem, Cham et Japhet qui vont repeupler la Terre. Ils relâchent les animaux qui se multiplient.
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Kan’ân refusant d’embarquer
À travers des passages dispersés et une sourate qui porte son nom, l’histoire de Noé, simplifiée mais proche du récit biblique, met surtout l’accent sur le rejet de Noé par les siens et la mission qui lui incombe de prêcher le monothéisme à son peuple rebelle. Noé obéit à l’ordre divin de construire l’arche, d’y embarquer sa famille ainsi qu’un couple de chaque espèce. Ils sont ainsi sauvés des flots envoyés en châtiment par le Seigneur tandis qu’est englouti le peuple infidèle.
Montrée comme une simple barque, l’arche transporte quelques personnages dont Noé, reconnaissable grâce à son nimbe d’or qui désigne les prophètes. Il demande à son quatrième fils, Kan’ân de partir avec eux. Celui-ci, incroyant, refusant d’embarquer pour se réfugier au sommet d’une montagne, y périra noyé.
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Le Déluge
Le récit du Déluge n'est pas isolé dans la littérature antique. Le récit le plus fameux est celui du déluge babylonien recueilli dans l'épopée de Gilgamesh. C'est à partir d'inondations catastrophiques du Tigre et de l'Euphrate que naît cette histoire épique d'un cataclysme universel décidé par le ciel pour châtier les hommes. Le thème est repris par le poète grec Pindare (6-5e siècles av. J.-C.) et le poète latin Ovide dans Les Métamorphoses. Mais le Déluge biblique marque aussi la fin d'une première ère de l'humanité. Il pourrait témoigner d'un très lointain souvenir de la montée des eaux lors de la dernière fonte des glaces, il y 17 000 ans.
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