Inscriptions oraculaires

Les vingt-huit petits fragments d’inscriptions sur plastrons de tortues acquis par Paul Pelliot lors de sa mission en Asie centrale et en Chine (1906-1909) proviennent, selon toute vraisemblance, des premières fouilles effectuées à Xiaotun en 1899, sinon en 1904. Les devins cités officiaient sous les règnes de Wuding ou de Zugeng, non encore datés, mais appartenant à la période « tardive » de la dynastie Shang.
Sur le premier fragment, la « craquelure divinatoire » est bien visible, elle est surmontée de la mention [bu] Xuan san, 3e divination de Xuan ; de l’énoncé ne subsistent que deux caractères : yu (au sens propre « le poisson », ici toponyme ? ) dans une graphie encore très pictographique et Bi, nom d’un chef de tribu du roi Wuding. De l’énoncé d’une autre divination, inscrite en haut et à gauche du même fragment, ne sont lisibles que « divination de Ke » bu Ke.
Le second fragment fait état de la divination de Chu datée du jour guimao.
Certaines graphies très fréquentes font encore l’objet de vives controverses : ainsi, le caractère ding, pictogramme du vase rituel posé sur un trépied, semble prendre le sens verbal de « célébrer un rituel divinatoire » dans les inscriptions tardives de la dynastie Shang, tandis que certains préfèrent continuer à le lire zhen, « interroger l’oracle ». On peut noter un caractère complexe, ming, ici patronyme, composé sémantique constitué par la juxtaposition de deux pictogrammes, ceux de la bouche et de l’oiseau, pour signifier « le chant de l’oiseau ».
Bibliothèque nationale de France
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Date
12e siècle avant J.-C.
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Lieu
Xiaotun (Chine)
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Description technique
Fragments d'os d'animaux domestiques, 5,4 × 4,5 cm et 2,2 × 2,7 cm
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Provenance
BnF, département des Manuscrits, PELLIOT B 1744, pièces 1 et 13
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Lien permanent
ark:/12148/mm106200292w