La calligraphie et l'ornement dans les livres islamiques














Né en Arabie au 7e siècle, l’islam se fonde sur un livre sacré, le Coran. Directement transmis par Dieu, pour les croyants, il est révélé oralement au prophète Muhammad entre 610 et 632, et définitivement fixé sous le calife ‘Uthmân, vers 653. Se dégageant progressivement des influences antérieures, un art propre à l'islam, basé sur la calligraphie, l’ornement géométrique et l'arabesque, s'est construit en dehors de la figuration. C'est dans les corans qu'il prend naissance et atteint sa plénitude.
L'archange Gabriel révèle au prophète Muhammad la VIIIe sourate
Né en Arabie au 7e siècle, l’islam se fonde tout entier sur un livre sacré, le Coran. Directement transmis par Dieu, pour les croyants, il est révélé oralement au prophète Muhammad entre 610 et 632, et définitivement fixé sous le calife ‘Uthmân, vers 653
© Musée du Louvre
Décor en pleine page d’un coran coufique
Organisé selon un savant ordonnancement géométrique, ce décor en pleine page d’un coran coufique s’inspire largement de motifs de l’Antiquité tardive. Dans un format à l’italienne, un large bandeau à dominante or est composé d’un rectangle fait de deux carrés juxtaposés, dans lesquels s’inscrivent des losanges. Carrés et losanges sont soulignés par un réseau de lignes et de bandes qui s’entrelacent et sont garnies de minuscules carrés aux points rouges et noirs. Des motifs végétaux bleus ou verts ornent les surfaces vides. Une vignette au décor arborescent se projette dans la marge, attirant le regard vers l’extérieur de la page.
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© Bibliothèque nationale de France
Sourate I, La Fâtiha ou Fâtihat al-kitâb et sourate II, La Vache, 1-18
Les premiers manuscrits conservés, incomplets, datent de la fin du 7e siècle. Très vite, calligraphie et décors embellissent le texte. Parant les débuts et fins de volume, l’ornementation a aussi pour fonction de signaler les grandes divisions du texte, sourates et versets.
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Feuillet d’un Coran de style coufique
Après la révélation coranique, l'écriture arabe, commune à l'ensemble du monde musulman, prend une forte dimension symbolique et acquiert très vite une fonction décorative magnifiant la parole divine comme en témoignent les corans en écriture coufique.
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Coran de style tawqî’
Dès le 10e siècle se met en place un savoir codifié qui formalise la construction des lettres et définit des styles calligraphiques.
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Papier pourpre et encre d’argent
Cultivé brillamment sous les Abbasides (750–1258) et les Mamelouks (1250-1517), l’art de la calligraphie connaît une impulsion nouvelle avec les Persans et les Ottomans.
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Carrés à décor géométrique sur fond d’arabesques
L'art du décor obéit à une composition géométrique rigoureuse : d'une figure de base, en forme d'étoile ou de polygone, partent des lignes qui génèrent et développent de nouvelles constructions.
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Écritoire aux cavaliers chasseurs
Ce principe organisateur, qui orne de somptueuses « pages tapis », se retrouve dans les arts du bois, du cuir ou de la céramique.
Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hughes Dubois
Décor géométrique et végétal
L'arabesque, issue du monde byzantin, est constituée d'éléments végétaux stylisés enrichis d'influences venues d'Asie centrale. Apparemment opposés, l'arabesque, tout en courbes, et l'entrelac géométrique, composé de lignes droites, se fondent et se complètent
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Bleu, rouge, or et vert des décors maghrébins
Pas plus que le Coran, les ouvrages de sciences religieuses, hadith (paroles et actes du Prophète), droit islamique, exégèse coranique et théologie, ne comportent de représentations figuratives.
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Un recueil profane enluminé comme un Coran
Déployée avec virtuosité dans les corans, l'enluminure a ensuite gagné les ouvrages profanes, particulièrement les manuscrits persans et turcs.
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Double page enluminée comportant des mandorles ornementales
Qu’ils comportent ou non des miniatures figuratives dans leurs pages, des décors conçus sur le modèle des corans enluminés ornent les doubles pages, les bandeaux ou les marges des ouvrages précieux dans le domaine profane, particulièrement chez les Persans et les Turcs
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Sarlowh
Le soin particulier apporté à l’écriture, au choix du papier, à la mise en page et à la reliure contribue à la réalisation d’exemplaires rares et précieux.
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Quelques-uns des noms de Dieu en caractères thuluth
À partir du 16e siècle, les muraqqa’ rassemblent en albums des pièces calligraphiques choisies ou spécialement créées, montées sur des papiers précieux. Hadîths, courtes sentences ou exercices d’écriture déclinent les différents styles calligraphiques. Ces albums rencontrent un grand succès en Turquie, en Iran et en Inde.
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