Alexandre Dumas fils, entre romantisme et réalisme

Bibliothèque nationale de France
Alexandre Dumas fils, caricature
Alexandre Dumas fils est ici portraituré par le caricaturiste André Gill.
Comme son père, dont il est le fils naturel, Alexandre Dumas fils est dramaturge et romancier. La Dame aux Camélias, publiée en 1848, est son premier roman. Il raconte la vie de Marguerite Gautier. Armand Duval en est amoureux, mais il est trop désargenté pour l’entretenir, trop bourgeois pour l’épouser. Marguerite, atteinte de tuberculose, meurt encore jeune. L’adaptation en 1852 au théâtre, par Dumas fils même, est un succès. L’année suivante, Verdi en fait un opéra, La Traviata.
Alexandre Dumas fils continue d’explorer la veine de la comédie de mœurs, peignant la société contemporaine, et plus précisément le « demi-monde » des femmes entretenues : Diane de Lys (1851), La Dame aux perles (1854), Le Demi-Monde (1855). Prenant le théâtre pour tribune, Dumas fils s’érige en défenseur de la famille. Il évoque les thèmes de l’argent, de la prostitution, du divorce (comme remède à l’adultère), des enfants naturels… Parmi ses plus célèbres pièces à thèse, on peut citer : La Question d’argent (1857) et Le Fils naturel (1858). Le 29 janvier 1874, il est élu à l’Académie française.
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Fils naturel de la couturière Catherine Labay et du grand écrivain Alexandre Dumas (1802-1870), Alexandre Dumas fils (1824-1895) hérita de la vocation et du talent paternels, qu’il cultiva néanmoins dans une autre voie : « Moi – écrit son illustre père –, je prends mes sujets dans mes rêves ; mon fils les prend dans la réalité. Je travaille les yeux fermés ; il travaille les yeux ouverts. Je dessine ; il photographie. »

Armand Duval et Marguerite Gautier
Alexandre Dumas fils adapte son propre roman, qui avait connu un grand succès en 1848, en créant un drame en cinq actes, La Dame aux camélias le 2 février 1852 au Théâtre du Vaudeville. La pièce connaît à son tour une brillante carrière en France et à l'étranger, et inspire Verdi pour son opéra La Traviata, créé l'année suivante au Théâtre de la Fenice à Venise.
Dumas fils s'inspire de l'histoire de la courtisane Marie Duplessis, avec laquelle il avait eu une liaison. Marguerite Gautier, habituée aux fastes du monde, est entretenue par un riche comte. Elle rencontre Armand Duval, jeune homme de bonne famille qui tombe éperdument amoureux d'elle mais qui n'a pas les moyens de l'entretenir. Marguerite et Armand connaissent un bonheur fugace mais les contraintes financières et morales auront raison de leur amour.
Armand Duval avoue son amour à Marguerite, une jeune courtisane. Quoique troublée, elle n’ose accepter cet amour sincère.
MARGUERITE. Pourquoi ? tu veux le savoir ? Parce qu’il y a des moments où ce rêve commencé, je le fais jusqu’au bout ; parce qu’il y a des jours où je suis lassée de la vie que je mène, et que j’en entrevois une autre ; parce qu’au milieu de notre existence bruyante, notre tête, notre vanité, nos sens vivent... mais que notre cœur se gonfle, ne trouvant pas à s’épancher, et nous étouffe. Nous paraissons heureuses, et l’on nous envie... En effet, nous avons des amants qui se ruinent, non pas pour nous, comme ils le disent, mais pour leur vanité... Nous sommes les premières dans leur amour-propre, les dernières dans leur estime. Nous avons des amis, des amis comme Prudence, dont l’amitié va jusqu’à la servitude, jamais jusqu’au désintéressement. Peu leur importe ce que nous faisons, pourvu qu’on les voie dans nos loges, ou qu’elles se carrent dans nos voitures. Ainsi tout autour de nous, vanité, honte et mensonge. Je rêvais donc, par moment, sans oser le dire à personne, de trouver un homme assez supérieur pour ne me demander compte de rien, et pour vouloir bien être l’amant de mes impressions... Cet homme, je l’avais trouvé dans le duc ; mais la vieillesse ne protège ni ne console, et mon cœur a d’autres exigences... Alors, je t’ai rencontré, toi, jeune, ardent, heureux ; les larmes que je t’ai vu répandre pour moi, l’intérêt que tu as pris à ma santé, tes visites mystérieuses pendant ma maladie, ta franchise, ton enthousiasme, tout me faisait voir en toi celui que j’appelais du fond de ma bruyante solitude. En un instant, comme une folle, j’ai bâti tout mon avenir sur ton amour, j’ai rêvé campagne et pureté, je me suis souvenue de mon enfance, car on a toujours eu une enfance, quoi que l’on soit devenue. C’était souhaiter l’impossible ; un mot de toi me l’a prouvé... Tu as voulu tout savoir, tu sais tout ! » (Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias, acte II, scène XIII, 1852)
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Portrait d'Alexandre Dumas fils par l'atelier Nadar
Comme son père, dont il est le fils naturel, Alexandre Dumas fils est dramaturge et romancier. La Dame aux Camélias, publiée en 1848, est son premier roman. Il raconte la vie de Marguerite Gautier. Armand Duval en est amoureux mais il est trop désargenté pour l’entreteni et trop bourgeois pour l’épouser. Marguerite, atteinte de tuberculose, meurt encore jeune. L’adaptation en 1852 au théâtre, par Dumas fils même, est un succès. L’année suivante, Verdi en fait un opéra, La Traviata.
Alexandre Dumas fils continue d’explorer la veine de la comédie de mœurs, peignant la société contemporaine, et plus précisément le « demi-monde » des femmes entretenues : Diane de Lys (1851), La Dame aux perles (1854), Le Demi-Monde (1855). Prenant le théâtre pour tribune, Dumas fils s’érige en défenseur de la famille. Il évoque les thèmes de l’argent, de la prostitution, du divorce (comme remède à l’adultère), des enfants naturels… Parmi ses plus célèbres pièces à thèse, on peut citer : La Question d’argent (1857) et Le Fils naturel (1858). Le 29 janvier 1874, il est élu à l’Académie française.
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Devenu célèbre en 1848 avec le roman La Dame aux Camélias et surtout, en 1851, avec le drame qui en fut tiré, et qui fut un triomphe, Dumas fils devint l’un des dramaturges les plus en vue de son époque, en composant (outre quelques romans) de nombreuses pièces telles que Le Demi-Monde (1855), Le Fils naturel (1858), Un père prodigue (1859), L’Ami des femmes (1864), La Femme de Claude (1872) ou Francillon (1887).

La Dame aux camélias, adaptation théâtrale, manuscrit
Marguerite Gautier, la courtisane aux camélias, voit son inconduite rachetée par son amour sincère pour Armand Duval et sa mort pathétique. Inspiré à l’auteur par sa liaison avec Marie Duplessis, le roman d’Alexandre Dumas fils (1824-1895), paru chez Cadot en 1848, donne lieu à une adaptation scénique, créée en février 1852. Fusionnant le romantisme le plus exalté et l’observation réaliste de la société mondaine, démasquée jusque dans ses alcôves, ce drame en cinq actes renouvelle l’esthétique théâtrale de la seconde moitié du 19e siècle. En réactualisant l’éternelle figure de la courtisane amoureuse, rédimée par l’amour, La Dame aux camélias, adaptée dès 1853 par Guiseppe Verdi dans son opéra en trois actes La Traviata (sur un livret de Francesco Maria Piave), fait naître un mythe littéraire.
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Sarah Bernhardt dans La Dame aux camélias
Alexandre Dumas fils adapte son propre roman, qui avait connu un grand succès en 1848, en créant un drame en cinq actes, La Dame aux camélias, le 2 février 1852 au Théâtre du Vaudeville. La pièce connaît à son tour une brillante carrière en France et à l'étranger, et inspire Verdi pour son opéra La Traviata, créé l'année suivante au Théâtre de la Fenice à Venise.
Sarah Bernhardt a incarné la dame aux camélias de nombreuses fois au théâtre en France et à l’étranger. Face au succès, un film est produit en 1912 par la société Film d’Art, et présenté en France et aux États-Unis.
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Drames ou comédies de mœurs, visant une peinture réaliste de la société contemporaine, ces pièces d’idées, souvent brillantes, relèvent selon leur auteur d’un « théâtre utile » : elles explorent des problèmes (condition de la femme, mariage, argent, corruption…) qui agitent le monde bourgeois de la seconde moitié du 19e siècle, dénoncent des hypocrisies ou débusquent des tares contre lesquelles l’auteur souhaite contribuer à lutter, démarche qu’il explicite dans les préfaces de ses œuvres mais aussi dans des essais ou libelles tels que L’Homme-Femme (1872), La Question du divorce (1879) ou Les Femmes qui tuent et les Femmes qui votent (1880).

La Traviata de Verdi
Le roman de La Dame aux camélias de Dumas fils (1848) a été éclipsé d’abord par son adaptation au théâtre par Dumas lui-même (1852), puis par l’opéra de Verdi, La Traviata (1853).
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Marianne et Claude Schopp ont consacré à cet auteur Dumas fils ou l’anti-Œdipe (Phébus, 2017) qui a remporté le Prix Goncourt de la biographie.
Provenance
Cet article provient du site Les Essentiels de la littérature (2017).
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