L'agneau















Dès le début du christianisme, l'agneau a symbolisé le Christ, le « Bon Pasteur », « l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». (Jn I, 29). On le retrouve dans les scènes de Nativité, sur les tympans et les chapiteaux des églises. L'agneau utilisé comme animal de sacrifice, afin d'apaiser la colère divine ou de fêter le nouveau de la nture, est une tradition tlrys ancienne. Elle se perpétue encore aujourd'hui avec la Pâque juive, la Pâque chrétienne et le Ramadan musulman.
Les ovins constituent une part importante de l'alimentation des hommes du Moyen Âge : viandes et fromages sont consommés. Mais le mouton est surtout élevé pour sa laine tandis que sa peau est utilisée pour la fabrication du parchemin.
« Depuis que j'ai su bêler, je n'ai cessé de couvrir les brebis [de mon maître]. Ces bêtes que tu vois ici rassemblées, c'est moi qui les ai engendrées. Mais j'ai mal employé ma peine, car le paysan a accordé ma viande à ses moissonneurs, et il a promis ma peau à un bourgeois qui doit partir pour Rome, pour qu'il en fasse des bottes ». Le Roman de Renart, branche VIII.
Amazone
Dans ce récit de voyages, Jean de Mandeville consacre un chapitre à « la terre de fammenie et des merveilles qui y sont ». Il décrit les mœurs de ce peuple fabuleux de femmes, les Amazones, chasseresses et guerrières, ne tolérant pas la présence des hommes. Les artistes de l’atelier du Maître de la Mazarine les ont représentées en guerrières, rendant hommage à leur reine, mais ils font aussi allusion aux tâches ménagères, car l’une d’entre elles, à l’écart, garde le troupeau et file la quenouille.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Marchand de viande de mouton
L’alimentation carnée constitue à l’époque médiévale un apport essentiel de nourriture. L’activité bouchère connaît un développement important à la fin du Moyen Âge. La viande de mouton comme celle de veau ou de porc (la viande la plus répandue) est découpée et achetée au poids quelles que soient sa qualité et la partie de l’animal coupée. Avant de la faire rôtir, on faisait légèrement bouillir les viandes les plus dures afin de les attendrir. La viande d’agneau quand à elle, était très souvent farcie.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Moïse sauvé des eaux et Moïse et le buisson ardent
Cette page enluminée fait référence à deux scènes de la vie de Moïse (Exode, 2 et 3). À gauche, il s’agit de l’épisode où Moïse est sauvé des eaux ; dans la partie de droite, l’enluminure relate l’épisode de Moïse et du buisson ardent.
Moïse est né du fleuve. Son nom signifie « je l'ai tiré des eaux ». Descendre dans les eaux et en sortir, c'est aussi le destin du peuple d'Israël : quelques années plus tard Israël sera lui aussi « sauvé des eaux ». Ce sera un baptême. Dans la chair de Moïse est inscrite par avance la destinée de son peuple, sa libération à venir. Dans la tradition chrétienne, Jésus, échappant lui aussi au massacre des premiers nés, apparaît comme un « nouveau Moïse ouvrant les eaux ».
Eaux de la mort et du Déluge : l'enduit de bitume et de poix qui imperméabilise le berceau de Moïse est le même que celui qui avait protégé l'arche de Noé. Eaux primordiales du matin de la vie : le livre de l'Exode recommence où le livre de la Genèse avait commencé...
Moïse qui menait les moutons de son beau-père par-delà le désert, se rend « dans l’Horeb », la « montagne de Dieu ». L’ « Ange de Dieu » lui apparut au milieu d’un buisson en flammes qui pourtant ne se consumait pas. Il fut invité à se déchausser par le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » pour fouler ce lieu saint et afin de recevoir la mission qui lui était confiée : celle de faire sortir les Hébreux d’Égypte afin qu’ils se rendent vers la Terre promise.
Bibliothèque nationale de France
Paysan trayant une brebis
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Heures de Marguerite d’Orléans
Saint Jean-Baptiste, prophète juif en qui les Évangiles reconnaissent un précurseur du Christianisme, baptisait par immersion dans l’eau du Jourdain. Il baptisa Jésus et désigna le Christ comme « l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde ». (Évangile selon saint Jean, I, 29). Cette incarnation du Sauveur en agneau (qui était aussi l’attribut de saint Jean-Baptiste) remonte au début de la chrétienté et sa représentation varie en fonction des différentes apparitions du Christ. Ici, il s’agit du Christ Rédempteur et Triomphant portant la bannière ornée de la croix.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Offrandes d’Abel et Caïn
Dans la Genèse, Abel est présenté comme le second fils d’Adam et d’Ève et Caïn, le premier. Abel est berger et représente les peuples de pasteurs nomades alors que Caïn, est agriculteur et symbolise les sédentaires qui cultivent la terre.
L’un et l’autre offrent à Dieu ce qu’ils produisent : pour Abel ce sera un mouton provenant de son troupeau, pour Caïn une gerbe de céréales issue de sa récolte. Dieu choisira l’offrande d’Abel et se détournera de celle de Caïn entraînant la jalousie de celui-ci ; une jalousie qui le poussera jusqu’au meurtre de son frère.
Bibliothèque nationale de France
Amos berger
Amos était un berger de Teqoa (désert de Juda) qui vécut au 13e siècle avant Jésus-Christ. Tout en exerçant son activité de berger, il portait la parole de Yavhé. Il dénonçait l’injustice sociale et le formalisme du culte.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Commentaire de l’Apocalyspe
Dans l’Apocalypse, saint Jean dit : « L’agneau brisa le premier sceau, et je vis un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ; on lui donna une couronne et il partit en vainqueur. Quand il brisa le deuxième sceau, surgit un autre cheval rouge feu ; à celui qui le montait, on ordonna de bannir la paix hors de la terre et de faire que les hommes s’entretuent, on lui donna une grande épée. Quand il brisa le troisième sceau, voici qu’apparut à mes yeux un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance ; quand il brisa le quatrième sceau, c’était un cheval blême ; celui qui le montait, on le nomme la mort [...]. Voici qu’apparut à mes yeux une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, debout devant le Trône et devant l’Agneau, des palmes à la main ; les anges autour du trône et des quatre vivants se prosternèrent ; ils proclamaient : Amen, louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles, amen. »
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Carnet de dessins
Le carnet de Villard de Honnecourt est un carnet exceptionnel du 13e siècle composé de notes et de croquis où les connaissances techniques se cachent souvent derrière des figures énigmatiques, cavaliers, visages humains ou figures animales qui sont autant de figures mnémotechniques.
Les croquis de ces représentations sont là pour aider l’homme de chantier à se remémorer les constructions géométriques, lorsqu’il en a besoin, de la même façon que les figures d’animaux, d’objets, de personnages reproduits sur la carte du ciel permettaient de se souvenir de la disposition des étoiles dans les constellations et de les reconnaître. C’est ce que Villard de Honnecourt souligne en écrivant qu’elles sont utiles pour « œuvrer ». Chez les compagnons tailleurs de pierre, le mouton désigne leur passeport dont le pliage obéit à des règles précises. Dans le graphisme superposé à ce mouton, on trouve le « rectangle d’or ».
Bibliothèque nationale de France
Noé sacrifiant
« Et Noé sortit, et ses fils, et sa femme et les femmes de ses fils avec lui. Tout animal, tout reptile et tout oiseau, tout ce qui se meut sur la terre, selon leurs espèces, sortirent de l’arche. Et Noé bâtit un autel à l’Éternel, et prit de toute bête pure et de tout oiseau pur, et offrit des holocaustes sur l’autel. » (Genèse, VIII, 18-20)
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
L’Annonce faite aux bergers
La représentation du mouton peut être utilisée uniquement pour expliciter un récit sacré telle l’Annonce aux bergers ou profane, sans recherche symbolique particulière. À contrario, l’image de la brebis égarée, de l’agneau porté sur les épaules du berger, renvoie à la symbolique du « Bon pasteur », métaphore du Christ qui rassemble son troupeau, protège et guide les fidèles. Cette représentation a été utilisée dès le début de l’époque chrétienne et s’exprimera particulièrement dans l’iconographie populaire.
© Médiathèque de l’Agglomération de Troyes
Victoire de l’Agneau
Le Christ est souvent représenté par un agneau qui peut être couché, debout et nimbé, tenant une croix ou une bannière. Il s’agit de l’un des plus anciens symboles christologiques que l’on retrouvait déjà dans l’art des catacombes dès la fin du 2e siècle. L’agneau dressé sur ses pattes est le Christ Triomphant ; avec la croix et son sang s’écoulant dans un calice, il devient l’Agnus Dei ; il incarne aussi le Christ ressuscité et rédempteur lorsqu’il tient une bannière ornée de la croix.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Le sacrifice d’Abraham
L’agneau est traditionnellement un animal sacrificiel et déjà bien avant la naissance du Christianisme, il symbolisait l’innocence, la douceur et la pureté. L’ange, envoyé par Dieu, arrête in extremis l’épée prêt à s’abattre sur Isaac, agenouillé sur un tas de bois, les mains jointes. Il dit à Abraham : « N’étends pas la main sur le jeune homme. Ne lui fais rien, car maintenant je sais que tu crains Dieu, toi qui n’a pas épargné ton fils unique pour moi. »(Genèse, XXII, 11-12)
Un bélier ou un agneau sera subsitué au fils d’Abraham pour accomplir le sacrifice demandé.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Annonce aux bergers
La naissance du Christ est annoncée aux bergers, aux humbles. « Et voici qu’un ange du seigneur leur apparut […]. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle […] »
Bibliothèque nationale de France
Isopet
Le loup et l’agnelet
allèrent tous deux à un ruisselet
étancher leur soif.
Mais leur conduite était différente.
Le loup, plein de mauvaises pensées,
buvait en haut de la source.
L’agneau paisible
buvait dans le bas du courant.
Tout comme le loup, dans sa perfidie,
tua l’agneau paisible et sans reproches,
Les méchants suivent cet exemple
dans leur conduite envers les bons.
Ils s’efforcent de trouver
un prétexte pour leur nuire.
Par leur fausseté, leur cruauté,
ces loups sont les maîtres du monde.
Les isopets sont des recueils français d’apologues et doivent leur titre au nom du fabuliste grec Ésope qui passait pour être l’inventeur du genre. Ils sont néanmoins issus, à travers de nombreux remaniements, de fables latines.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France